Okoundji, Gabriel Mwènè
Gabriel Mwènè Okoundji - L'âme blessée d'un éléphant noir (Extrait)
Il pleut.
Le ciel s’affirme dans l’éloge de la bassesse jusqu’au bout de l’ignorance
les Dieux blessent les nuages à coup de fourches. Ils ont raison.
- les anges ne sont pas moins traîtres hélas –
la pluie tombe dans a sa part de bonheur dans l’a gloire d’être au monde
le soleil est en fuite et le guetteur des cieux déchoque
la pénombre devenue
message de la douleur
superbe énigme qui engage l’homme à se préserver ou à préserver
- la gloire de l’innocence –
au bout de l’inconnu de la vie
la lune est présente. Elle sème un éclat de lune dans le lait des éclairs
la foudre est témoin. Elle se réchauffe feu par feu dans le lit du tourbillon
Gabriel Mwéné Okoundji - L'âme blessée d'un éléphant noir (Extrait)
Si ton intinéraire te désavoue
accepte de tomber sans précaution. La chute
est humaine. Ne pleure pas. Elle est le témoin
de la traversée des sentiers. Ne pleure pas. L'expérience
est au prix
de la marche éternelle.
verse des larmes si
ton coeur mordu par la douleur
te le réclame
mais ne pleure pas
Gabriel Mwènè Okoundji - Parcours
Tu n'as qu'une histoire.
Ton histoire incommensurable.
Elle s'étend à perte d'étonnement
sans perfection
dans les couloirs de la passion.
Ton histoire est précieuse.
Moi, j'exige de toi
un silnece.
Pas de ce silence des états communs
aux aguet du moindre muirmure.
j'exige de toi
le silence d'un marigot
ou d'un lac
ou d'une larme.
Pas de ce silence fugitif
qui oxyde les pactes
à même les langues de l'idiome.
J'aimerais te conduire
à petits pas de blessé
dans la voix du silence
jusqu'au secret du silex.
Gabriel Mwene Okoundji - N'oublie pas (Extrait de Gnia)
N’oublie pas
Dans la splendeur de la douleur
Les mots du brouillard n’appartiennent
Qu’au brouillard
Manifeste gravité.
Gabriel Mwènè Okoundji - Reveillez-vous (Extrait I de Prière aux ancêtres)
Réveillez-vous, lucioles de mon enfance
j'ai mal estimé les turbuileces de mon destin
ne croyez pas cette folie qui couvre mon visage et mes pieds
ce n'est pas d'elle que je suis né
pardonnez moi de toutes ces attentes infidèles
je n'ai pas de patrie où graver mes réjouissances
et ma raison toujours s'enferme
dans l'incohérence de mes routes.
Gabriel Mwènè Okoundji - Indivisible
Ses rêves trop clairs, dans son lit de quiétude.
A présent – me dit-il, le cœur assoiffé de verbe – je désire
avoir tout
pour être heureux
Son âme en suspension comme une goutte de dans le
vide cosmique
Il ferme les yeux – car la nuit fait mûrir les promesses – et
attendit l’écho de son être.
Son cœur battant et chaque fois absurde, il remarqua
l’absence absolue en ces visages divers précipitant son
imagination.
C’est pourquoi par précaution, il aurait aimé savoir
ce que c’est que d’être heureux
avant de tout avoir.
Gabriel Mwènè Okoudji - Me voici au bout du chemin (Extrait de Gnia)
- Me voici
au bout du chemin
à l’heure de l’égarement
dans l’immobile nuit
de ténèbres noctambules
ô combien innocentes !
l’ombre est mon ombre
peau noire stérile
en son cœur noir stérile
voici mes pleurs
mon chant mon pauvre chant
ma dance ma pauvre dans
et les restes de ma légende démunie
j’ai perdu la parole par manque de parleurs
acquittez ma boiterie
- Geste d’une main
épopée d’une liberté
éclat de la force du feu
face à la dérive
la vie existe quand
plus rien n’a de sens
Gabriel Mwènè Okoundji - Qui ? (Extrait de Gnia)
- Qui ?
par qui
parmi nous
d’empreintes inconnues
garde l’écho secret d’un défi
face au ciel ?
j’avoue
en mon cœur en mon nom
l’audace et la ferveur
de soustraire à la pierre
le silence de son souffle.
Gabriel Mwènè Okoudji - Prière aux ancêtres (Extrait)
I
Réveillez-vous, lucioles de mon enfance
J’ai mal estimé les turbulences de mon destin
Ne croyez pas cette folie qui couvre mon visage et mes pieds
Ce n’est pas d’elle que je suis né
Pardonnez-moi toutes ces attentes infidèles
Je n’ai pas de patrie où graver mes réjouissances
Et ma raison toujours s’enferme
Dans l’incohérence de mes routes.
II
Ancêtres, le soleil s’est couché sur les collines de votre parole
De mes deux mains et de l’écho de ma voix, je vous prie
Je vous prie de toutes les larmes au nom d’Alima
Dites-moi l’ethnie où se récolte la sagesse
Etoiles, vous qui abritez mes aïeux dans le second horizon
élevez ma voix, élevez la famine de mon regard
et que grandisse en moi l’espérance d’une vision
au-delà des vapeurs du ciel et des océans.
Gabriel Mwènè Okoundji - Mot
Cette ride interminable qui s’enlise dans l’enclos de ton
regard
jusqu’où chantera-t-elle l’étrange à la lisière du visage
de l’homme.
La clarté du mot est à l’horizon de la parole tenue,
de la parole unique.
Il est temps de dire à l’ombre que d’ailleurs
est un grain
qui ne se cultive nulle part.