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2 mai 2012 3 02 /05 /mai /2012 03:15

kama kamandaPOUR LE CONGO

Qui n’espère pas la résurrection des pendus?
Les morts affamés ont honte!
La terre de liberté s’étend
Jusqu’aux racines de la terreur.
Les martyrs à l’agonie veulent danser,
Mais la musique se joue, hélas, avec des bourreaux.
Le pays désossé a le poing levé.
L’hymne à la vie est chahuté!
Lisez vos lignes de la main.
Le fleuve Congo est devenu la morgue.
Les tribus dépeuplées attendent le dernier corbillard.
Les âmes à bout de force,
Les chevilles, brisées par le fer,
Se précipitent sur le lit mortuaire
Réquisitionné par la pensée sauvage
Pour les races perdues dans le génocide.
La poésie jetée dans les flammes crie sa douleur.
Rien ne peut plus arrêter la sécheresse
Qui se répand dans les veines de l’humanité. .

LA VOIX DES MAÎTRES DU TEMPS

La voix des maîtres du temps
S’est haussée à la hauteur des montagnes;
La lumière des cieux incarnant l’idéal,
L’immensité des néants, l’esprit de l’homme,
Les liens mortels, la nuit,
Une étreinte des corps se fortifie en nous
Comme une source de l’être incréé
Au-delà de la vie.
Ô terre, patrie de l’héritier du savoir,
Tourmentée dans les flux et les reflux des songes,
Par les élans inflexibles de la matière close
Dans l’infini d’où rayonne l’amour,
Les marcheurs avides de mystère
Au fond des nuées de l’âme,
Pensent entrevoir Dieu
Dans les flammes du châtiment.


 

 

Kama Sywor KAMANDA

 

 

Une fleur dans le Soleil

O femme, le sol de ma renaissance,

Je sème mes graines dans votre fertiles sillons

Où les dieux et les déesses ont trouvé

Eternal refuge.

Oh femme, quand l'amour entre dans votre coeur en herbe,

C'est le bonheur de boire à la fontaine de la vie.

Dans votre sérénité est la douceur de l'espoir.

J'aime cette femme, dont l'amour est sans limites,

Qui va aux extrêmes de l'extase, de la passion,

De la fantaisie frénétique.

J'aime cette femme généreuse qui utilise l'amour

Pour atteindre Dieu et l'absolu,

De braver les tabous et la puissance égarer.

J'aime cette femme Pygmalion, avec qui l'homme

Se transforme, prend racine, est enrichi

Et les fleurs comme une fleur au soleil.
kk

 

Je pars sur une mer sans rivages,

Secourir un dieu chargé

Du deuil de mon temps

Oublié sans bruit et sans refuge.

Je pars exiger les vestiges de ma terre

Aux marchands de mon histoire

Aux souvenirs pillés,

Et je m’engouffre dans la tombe

Creusée avec la pelle de la liberté



Kama Sywor

 

 

PASSIONS EMMÊLÉES

L’amour est tombé dans la flamme!
La chute fut brutale pour les âmes.
Les larmes de la séparation
Creusèrent un immense gouffre,
Enfonçant les racines éclatées
Dans la tombe du silence.
Ô douleur! Ô langueur!
Les visions se perdent dans le sable
Et les lamentations, dans le vide.
La solitude n’est plus un refuge.
Le firmament lassé de pluie
Est semblable à nos humeurs.
La joie du partage a déserté le nid
Des amants paresseux et craintifs.
Les blessures de l’âme sont inguérissables
Et le corps des désirs demeure pour les humains
Un univers sans cicatrice.
Les volontés se sont brisées,
Rendant toutes les prières aux veilleurs de nuit
Et tout serment à l’errance des vies.
Les étranges voix nocturnes se confondent aux regards
Divulgués dans l’allée des songes où nos chimères
Se mêlent aux tragédies des dieux oubliés.
La tristesse est une forêt où domine l’obscurité.
Le feu de l’impuissance dévore les coeurs à petits pas.
                                                                                  Kama Sywor KAMANDA

 

 

La flamme immortelle achève de brûler nos ombres.

La mer gonflée par les vents

Laboure nos espaces intérieurs.

Nous sommes laves du volcan des origines

Dans nos tourments grondent

Les gémissements de Dieu.

Sur le versant du feu, nos résistances se consument.

Ô terre, à travers tes offrandes fertiles,

Alimente-nous pour une vie stellaire.

Les déluges sont nos promesses

Et les sables nos peurs.

Le chemin de l’amour refuse de finir.

À présent les cierges sont allumés!

Dans la glaise de nos désirs,

Les échos de notre conscience se dispersent

Où nous avions perdu nos présences.

À nous le fétiche dérobé aux morts!

L’angoisse des courtisanes

En nos fibres fragiles

Exalte les notes de l'absolu.

Ah! l’absurde sur nos vestiges

A jeté ses ponts invisibles!

Nous sommes la foudre

De la naissance furtive

Le souffle de l’éternité

Et la pluie des pierres sur nos corps

Nous lave de la douleur des ombres,

Du vent des fléaux

Et de la poussière des épreuves...

 

 

k.k

 

Le porteur du soleil

Souvent, je suis comme le Nil
Débordant de ses rives,
Puis se ressaisissant,
Je me replie, me resserre
Pour assurer la continuité.
Je suis le mot chargé d'émotions
Que nulle phrase ne sait exprimer !
Je suis comme l'enfant porteur du soleil
Dont le nom inconnu des prophètes
Fait trembler les rois.
En mon âme se succèdent
Les chagrins des générations...
Et maintenant, je m'en vais, le pas hésitant,
L'allure incertaine et la silhouette frêle,
Emportant la lumière entre mes mains.

Kama Sywor Kamanda
Extrait de "Chants de Brumes

 

Désir d'identité

Comme aux siècles des grands rois,
Nous reprendrons par le travers des abîmes
L'honneur perdu dans l'offense d'être dépossédés.
Nous retrouverons la lumière d'Amon
Sur ces pistes de sable radieuses le long du Nil
Dans les émerveillements de l'avant-l'aube du monde.
Le soleil luit sur l'émeraude de la forêt équatoriale,
Indifférent à sa beauté et insoucieux de ses richesses.
Là bruissent les feuilles agitées d'un souffle régulier ;
Maintenant les êtres dans la vérité immobile.
Les chants d'hommes errant dans la fatalité,
Retentissent, mélodies étranges,
Comme des hululements stridents
Trouant le silence jusqu'où commencent pour nous
Les chemins des identités insoumises.
Au loin, les flamants roses suspendent leur vol,
Figé dans l'irréalité du temps qui oublie de couler
Où celui qui nous fut annoncé n'est jamais venu.
Terre millénaire où naquirent Dieu et les hommes,
Ô Afrique, sanctuaire aux portes enflammées,
Toujours à elle-même insaisissable
Depuis la nuit d'où jaillit la première étincelle de vie !
Nous apportons l'offrande de légitimité
Dans l'éclat de liberté sans imprégner nos enfants
De l'angoisse de nos épopées tragiques.
L'Ancêtre sacré, apporte sa lumière
Aux esprits de savanes, afin qu'ils célèbrent sa majesté
Intensément en nos ferveurs.
Le coeur de l'Afrique bat dans ses forêts vierges,
Plus complices de songes que de solitudes.

Kama sywor kamanda /extrait de Chants de brumes

 

 

Le chant du destin

Je vais où me guide le vent de l’espérance
Et je poursuis l’astre des existences inachevées.
Le chant du destin accable l'humanité
Des plaintes des croyants.
Ouvrage des morts, prière des disciples,
La rivière s'éloigne avec mes langueurs.
Ô parole sacrée, prolonge ta liberté
Où s’enracine la vérité des amours.
Le maître ivre, le commandeur fou,
Mon illusion absolue d’imiter les Dieux,
T'accorde, ô femme,
Emportée dans l’ivresse des songes
Et le vertige des voluptés,
Un sursis à l'immortalité.
Mirage de tous les temps,
Mer d’où s’élancent toutes les passions,
Nature de la beauté,
Ah ! Comme dans le soleil de toutes les vies
Et le sang de tous les désirs,
Tu symbolises les miracles des jours !
Ton plaisir vaincu, tes ambitions dénudées,
Et ton ombre abusée, tu trouves ton refuge
Dans l’alchimie des rêves.
Hélas, j’ai caché mes larmes dans la pierre
Lorsque tes yeux se sont ouverts
Dans l’épouvante tragique du déclin des choses.
Les vastes fleuves de la foi
Inondent mon âme débordée et frémissante
Dans le flux et le reflux du songe
Comme une faucille d’or
Au fond des vagues d'une cascade.
Et sur mon corps passent et repassent
Les eaux de l'Histoire.


Kama Sywor KAMANDA . Les

 

a transhumance des mots d'amour

L'espérance du bonheur plane et voltige,

Sur les champs du songe

Parmi les chants des grillons et des cigales.

À présent que la lumière du jour

S'est posée sur l'herbe humide

Et que les fleurs enferment

Les secrets de leurs effluves

Dans les profondeurs secrètes

De leurs âmes fécondes,

C'est l'instant magique où l'amant,

Oubliant ses soucis,

Abandonne ses pensées à la vie

Et laisse son coeur s'envoler

Vers les insondables énigmes

Du désir amoureux.


Le culte de l'amour

Je pars sur une mer sans rivages,

Secourir un dieu chargé

Du deuil de mon temps

Oublié sans bruit et sans refuge.

Je pars exiger les vestiges de ma terre

Aux marchands de mon histoire

Aux souvenirs pillés,

Et je m’engouffre dans la tombe

Creusée avec la pelle de la liberté


Un écho de l'au-delà


Je viens d’un pays inhabité,

Mon peuple est sans terre

Et mon âme déshéritée.

Mon cœur de brasier exsangue

Se vide de tendresse.

Exilé, je suis dépouillé de mes rêves

Comme un arbre sans racines,

Sans feuillaisons,

Qui n’a plus de soleil

Que le reflet des ombres.

Mon visage stérile,

Mon corps tatoué de peines,

J’habite un cœur d’effroi et de pierre

Qui broie ma vie

À chaque secousse.

Je viens d’une terre en feu;

Ma patrie est dépeuplée,

Mon honneur bafoué.

De mes yeux, il ne reste que brisures.

Le vent de la terreur emporte

Comme cynique vestige

L’écho des consciences blessées

Qui scintille des forêts

Trop tôt désertées


                Le Songe des origines



Extrait de Le Songe des origines
Le chant de la résistance


Vers les grandes fascinations de la vie,
S’en vont les âmes fanatiques
Sous l’aile protectrice du néant.
C’est aussi l’instant des immenses désillusions
Où se fait sentir la solitude des êtres
Comme une mémoire vidée de messages
Et dépeuplée d’images qui fécondent l’éphémère.
Au-delà du tumulte des guerres,
Un appel au travers des flammes,
Brise les liens qui unissent les hommes à leurs mânes.
C’est l’heure où les destinées
Se mêlent aux étoiles filantes
Et s’épuisent toutes les forces vitales,
Confondant dans le sang et la cendre
Les héros et les martyrs.
Porteurs de laves et de moissons,
Nous irons dans les marais et les forêts, les mers
Et les volcans, apporter les offrandes et les chants.
Nous suivrons les chuchotements des ténèbres
Et les gémissements des ombres
Jusqu’où la racine terrestre s’accouple
Avec les corps célestes
Dans l’écho des mystères lointains.
Nous irons au-delà des Dieux,
Au-delà des chimères, ranimer les esprits
De tous nos morts déracinés.
Nous irons, implacables et dévoués,
Brandissant la foudre comme une étincelle
Dans la nuit de nos souffrances aiguës
Apporter la controverse et les contredits.
Nous irons, sous la pression des vents de l’histoire,
Libérer toutes les consciences
Trop longtemps assujetties.
Les racines de l’arbre à palabres
Finiront par absorber les pluies
En même temps que nos espoirs
Mêlés à l’alchimie des passions.


Kama Sywor KAMANDA
In Le Songe des origines


Chants de Brumes

L'exil

Il s'en est allé, le visionnaire,
Voir naître le soleil dans le ciel des prémonitions,
À travers les nuages de l’imprévu et, à la nuit tombée,
Contempler fleurir l'azur d'étoiles immobiles
Plus immortelles que nos rêves.
Morne, vide et sans force, telle une feuille morte,
L'homme épris de liberté s'évanouit de bravoure
Dans un vertige des émotions,
Vers des lendemains sans peur,
Quand en s’enfonçant en quête de ses racines,
Il se perd dans l'entonnoir de la tornade !
Sans préavis, comme un insaisissable météore,
L’exil se réjouit de ses prétendants exaspérés.
Le migrant erre ainsi, loin des regards familiers,
Incertain et tremblant d'inquiétude,
Dans l'immense abîme sans fond
De l'angoisse sinistre du rituel des passions.
La peur l'étreint, l'espoir le torture
Et son esprit tourbillonne sans fin
Dans la langueur, l'ennui et la révolte,
Vers l'aurore d'un monde inaccessible.
Ses yeux tournés vers l'horizon des remords,
Ses souvenirs se perdent dans la mémoire des sables
Que les typhons confidents charrient
Sur la longue échine de l'humanité
Et révèlent dans l'essaim des songes se mouvant
Dans les plis des destinées des croyances trahies,
Des aspirations inassouvies
Et la solitude impalpable du martyre.


Extrait de Les Résignations
Le chant du destin

Je vais où me guide le vent de l’espérance
Et je poursuis l’astre des existences inachevées.
Le chant du destin accable l'humanité
Des plaintes des croyants.
Ouvrage des morts, prière des disciples,
La rivière s'éloigne avec mes langueurs.
Ô parole sacrée, prolonge ta liberté
Où s’enracine la vérité des amours.
Le maître ivre, le commandeur fou,
Mon illusion absolue d’imiter les Dieux,
T'accorde, ô femme,
Emportée dans l’ivresse des songes
Et le vertige des voluptés,
Un sursis à l'immortalité.
Mirage de tous les temps,
Mer d’où s’élancent toutes les passions,
Nature de la beauté,
Ah ! Comme dans le soleil de toutes les vies
Et le sang de tous les désirs,
Tu symbolises les miracles des jours !
Ton plaisir vaincu, tes ambitions dénudées,
Et ton ombre abusée, tu trouves ton refuge
Dans l’alchimie des rêves.
Hélas, j’ai caché mes larmes dans la pierre
Lorsque tes yeux se sont ouverts
Dans l’épouvante tragique du déclin des choses.
Les vastes fleuves de la foi
Inondent mon âme débordée et frémissante
Dans le flux et le reflux du songe
Comme une faucille d’or
Au fond des vagues d'une cascade.
Et sur mon corps passent et repassent
Les eaux de l'Histoire.
                              
                     TERRE à CIEL Poésie

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