Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
27 juillet 2013 6 27 /07 /juillet /2013 12:18

أحمد بن قريش

 

 

 

ورقة رسم

 

 

 

 

 

- نم !

  - أنا نائم، قال الطفل.

- لست بنائم، قالت الام.

  أغمض الطفل عينيه للحظة.

في الخارج التصقت الرياح بالسياج القصبى. ستهطل امطارا غزيرة بعد ساعات.
 
أدار  الطفل على جنبه الأيمن فرأى ذراع أمه يحرك السطام فى النار. أضيئت الغرفة لحظة. كان القط مسعود يحك بأظافره من وراء الباب.لم يدخله أحد منذ الأسبوع الماضى.

- ما، مسعود...

- نم... حيوان ربى تعرف مبيتها.

تمر ساعة.

- أنت نائم، حميده؟

- أنا نائم، أجاب الولد.

- نم... نم... ألحت  الام.

 كان المطر يسوط بقوة السقف الزنكى. فكر حميده أن الذهاب للمدرسة شيء مستحيل يوم غد. تكون مازالت مياه  النهر طافحة على حافتيه و على  القنطرة الصغيرة التى تربط بين ضيعتهم و القرية حيث مدرسته.
فكر حميده  أن والده   كان بمقدوره أن يسجله بمدرسة القرية  الأخرى فهي  بعيدة حقا  لكن الطريق المؤدية إليها دوما فى الاستعمال.

- قل، حميدة، تفكر في  أبيك؟

الولد االصامت ينصت  لأمه تبكي.

-  سوف يأتى غدا...

  - لماذا لم تزريه هذا الصباح...  بالأمس، تمتم الولد.

- كنت عنده قبل الأمس؛ الزيارات مرة فى   الأسبوع ...

- الآخرون يذهبون يوميا، احتج الولد.

- ليس نفس السجن، يا بنى...

أدار حميدة على الجنب   الآخر ثم مرر يده على الحائط.

انقطع مواء القط فى الخارج. بالمدرسة  الصق السيد كامو كل  الأوراق التي رسمها حميده على الجدران. طاووس، صياد يسحب سمكة كبيرة، طلاب فى فناء، السيد كامو يصحح كراريس.

- أانت تبكى، حميده؟

انتصبت الأم على مرفقها.
لم يكن حميده يبكى فى الحقيقة. كان يفكر فى زيارات  كل الجارات منذ يومين؛ فى السلع الغذائية التى أتينا بها؛ فى العسكر الذين فتشوا البيت كليا؛ فى أمه التى  قللت  من   الأكل...

تنتهي الصبيحة. لم ينسحب النهر بعد. الطريق مقطوعة. لم يغادر حميدة البيت. بسدادات من الفلين و عيدان ثقاب اصطنع قطيع من الماشية.
ثم راجع درسه فى التاريخ. " قابلت حرب مئة سنة الانكليز و الفرنسيين.  لأول مرة تستعمل فيها  الأسلحة النارية..."

ساعة الغذاء أتت جدته. مرافقة بسيدة في مقتبل العمر. الزائرتان و  أمه  فتشن عبر الغرفة. في لحظة ما لاحظهن انتزعن  أجرة  من فوق المدخنة ثم سحبن حزمة  أوراق سارعت السيدة في تخبئتها في صدارها ثم نظرت اليه بعينين فيهما ذهولا.
لحظتها أخذته فكرة رسم شيئ ما، مختصر،خفي،   بدون الوان... شيء ما  عميق و غامض  قد تأرجح في عيني السيدة و كان الفصال... أحس حميده أنه  في أكثر من مكان ، منحني فوق ألاف من الأوراق بأصابعه الملطخة بالحبر الأزرق. لكن الشيئ مبهم، غير واضح...

بعد  ذهاب  الجدة  و السيدة  وضعت أم حميده قبالته، على المائدة  طبقا  فاصوليا و كسرة  فأكل بشهية. ثم أبعد من أ مامه الصحن و قطيع الماشية وبحث عن ورقة رسم...

فى الظهيرة جاء عمه من المدينة. قدمت له أم حميده فنجال قهوة . تكلم العم فى الزمن القذر. انكمشت  الأم في زاوية. كان العم يتحدث بانقطاع. فتذكرت  الأم حماتها –  أمه هو – و السيدة و زيارتهما هذا الصباح. حكى العم الكبسة الأخيرة في المدينة. ارتفع صهيل  الأم في الهواء      فبدأ العم فى بكاء بطيء يستمر حتى  أخر الظهيرة ثم غادر بيت أخيه قبل هبوط الليل...  
 
أكمل حميده  رسمه فلفه حزن عميق. بداخله كان يحس بتعب كبير كأن عمره  شاخ بسنوات . من عشائه  أكل شيئا قليلا و فى فراشه أخذه النعاس كما يأخذ الموت. 
قبل أن تستريح على حصيرتها   لاحظت الأم  فوق المائدة  ورقة الرسم.  أربع من  الدمي  يطلقون النار على رجل  ذي قامة كبيرة  تظهر على صدره  لطخة حمراء. كان قد كسر سلاسل من حول ذراعيه. إنه عملاق  بشاربين  كبيرين. عيناه تشبهان - و ما يثير للعجب – عيني والد حميده. و كذلك  الأذنان.   و كذلك  الشعر  المجعد...


أحمد بن قريش


 
LA FEUILLE DE DESSIN

– Couche-toi !

– Je suis couché, dit l’enfant.

– Mais tu n’es pas couché, dit la mère.

L’enfant ferma les yeux pour un moment.

Dehors le vent était tout contre la palissade. Il

allait pleuvoir longuement dans quelques heures.

Le gosse se tourna sur le côté droit et il put voir le

bras de sa mère tisonner le feu. La chambre s’illumina

un instant. Le chat Messaoud grattait derrière la porte.

On ne le faisait plus rentrer depuis la semaine passée…

– Mère, Messaoud…

– Couche-toi… les animaux du Bon Dieu savent

trouver leur gîte.

Une heure passa.

– Tu dors, Hmeida ?

– Je suis couché, répondit l’enfant.

– Il faut dormir, insista la mère.

La pluie cinglait fortement la toiture en zinc.

Hmeida pensait que le lendemain il ne lui serait pas

possible de rejoindre son école. L’oued serait toujours

là, débordant par-dessus les berges, le petit pont qui

reliait le hameau au reste du village où se trouvait son

école à lui. Hmeida pensait aussi que son père aurait

pu l’inscrire à l’école de l’autre village qui était bien

plus loin, certes, mais qui avait une route assez

praticable qui arrivait jusqu’au hameau.

– Dis, Hmeida, tu penses à ton père ?

L’enfant qui se taisait, écoutait sa mère renifler.

– Il reviendra demain…

– Pourquoi n’es-tu pas allée le voir ce matin…

hier, bredouilla l’enfant ?

– J’y étais avant-hier ; une fois par semaine les

visites.

– Les autres, elles vont chaque jour, répliqua

l’enfant !

– Ce n’est pas la même prison, mon enfant.

Hmeida se retourna dans sa couche puis il passa

une main sur le mur. Le chat ne miaulait plus dehors.

À l’école, Monsieur Camus colla toutes les feuilles

dessinées par Hmeida sur les murs. Un paon, un

pêcheur tirant un gros poisson, des élèves dans une

cour, Monsieur Camus corrigeant des cahiers.

– Tu pleures, Hmeida ?

Sa mère se mit sur un coude.

Hmeida ne pleurait pas à vrai dire. Il pensait aux

visites de toutes ces voisines depuis deux jours ; à ces

denrées alimentaires que chacune d’elles avaient

apportées ; à ces soldats, hier, qui avaient fouillé toute

la maison ; à sa mère qui ne mangeait presque plus.

La matinée tire à sa fin. L’oued est toujours là. La

route est coupée. Hmeida ne sort pas de chez lui.

Avec des bâtons d’allumettes et des bouchons de

liège, il se fabrique un troupeau de bêtes.

Puis il révise sa leçon d’histoire : La guerre de

cent ans oppose Anglais et Français. Pour la

première fois on se sert d’armes à feu…

À l’heure du déjeuner, vient sa grand-mère. Elle

est accompagnée d’une jeune dame. Les deux

visiteuses et sa mère fouillent à travers la chambre. À

un moment, il les observe déplacer une brique au

dessus de la cheminée et soutirer une liasse de papiers

que la jeune dame s’empresse d’enfouir dans son

corsage puis le regarde, lui, avec des yeux

d’étonnement. Et c’est à ce moment-là qu’il a l’idée

de dessiner quelque chose de bref, de rapide, sans

couleur… Un je ne sais quoi de profond vient de

basculer dans les yeux de la jeune dame et c’est le

déclic. Hmeida se sent transporté, penché sur un

millier de feuilles, les doigts tachés d’encre bleue.

Mais cela est vague, très vague.

Après le départ de la grand-mère et de la jeune

dame, la mère dépose devant Hmeida un plat de

haricots et un morceau de galette qu’il mange avec

appétit. Puis il repousse au loin l’assiette et son

troupeau de bêtes et se cherche une feuille de dessin.

Dans l’après midi un oncle arrive de la ville. La

mère lui offre une tasse de café. L’oncle parle du sale

temps. La mère se recroqueville dans un coin. L’oncle

parle par à-coups. La mère parle de la visite de sa

maman à lui et d’une jeune dame qui l’accompagnait.

L’oncle raconte les dernières rafles en ville. La mère

pousse un hennissement. L’oncle se met à pleurer

pour le reste de la journée. Doucement et avec

continuité. Puis il part avant la tombée de la nuit.

Hmeida achève son dessin. Une immense tristesse

l’enveloppe tout entier. En lui-même, il se sent très

fatigué comme s’il a vieilli de plusieurs saisons. C’est

à peine s’il touche au souper. Dans sa couche, le

sommeil le gagne comme une mort.

Avant de rejoindre sa natte, la mère a le temps de

remarquer sur la petite table la feuille de dessin.

Quatre pantins tirent à bout portant sur un homme très

grand qui porte une tache rouge sur le poitrail. Il fait

éclater des chaînes enroulées autour de ses bras. C’est

un géant avec de grosses moustaches. Il a des yeux

qui ressemblent étrangement à ceux du père de

Hmeida. Et aussi les oreilles. Et aussi les cheveux

frisés…



 

imagesCAV0ACCK

Partager cet article
Repost0

commentaires

Présentation

  • : POEME-TEXTE-TRADUCTION
  • : Pour les passionnés de Littérature je présente ici mes livres qui sont edités chez DAR EL GHARB et EDILIVRE. Des poèmes aussi. De la nouvelle. Des traductions – je ne lis vraiment un texte que si je le lis dans deux sens.
  • Contact

Profil

  • ahmed bengriche
  • litterateur et pétrolier
 je m'interesse aussi à la traduction
  • litterateur et pétrolier je m'interesse aussi à la traduction

Texte Libre

Recherche

Archives

Pages