BENGRICHE AHMED
Craquement terrible au bout de la forêt
Forêt – très loin
Le vent lèche les pousses broutilles les bourgeons- ici
Jeu de tuiles persiennes et robes d’adolescentes
Ah voici le monde absent- nous
Nous sommes morts avec la peau de nos pères
Et nous avons des pleurs qui voilent nos sanglots
Et nous fuyons nous fuyons
Plus loin que les tombes
Que toute ombre de toute demeure collée à l’argile
Et la pluie nous piétine les talons
Et toujours le vent du nord
( ah le voici au détour)
Le froid est là
Et les doigts de l’oasis ont gercé
Pas un chameau ne daigne avancer
Et les mots se sont enfouis dans le sable
- de honte comme l’ombre-
Et ne sont plus que souillure- flaque de goudron
Mais les chevaux de race
Vous les entendriez hennir dans le cœur de la terre
Ils viennent ils arrivent
Ils émergeraient dans l’après midi